Né en 1921 en Normandie, Michel Cherrier se retrempe dans ses souvenirs de jeunesse : Entre-deux-guerres, exode, défaite de juin 1940, occupation allemande à Caen, ses tentatives de franchissement de la ligne de démarcation, son évasion de France à travers les Pyrénées en décembre 1942 – exploit périlleux accompli en solo à plus de 2000 mètres d’altitude – animé d’un but : rallier la France Libre pour contribuer à la libération de sa patrie. À l’issue de longs mois d’incarcération en Espagne (notamment au camp de Miranda-de-Ebro), le jeune Normand rejoint l’Afrique du Nord en juillet 1943 et contracte un engagement volontaire dans les forces navales françaises combattant au côté des Alliés. Envoyé aux États-Unis, il s’embarque au printemps 1944 à bord du Marocain, destroyer d’escorte flambant neuf cédé par les Américains à la Marine nationale. S’ensuivent des mois palpitants de missions dans l’Atlantique et surtout en Méditerranée, avec la participation au débarquement de Provence ou encore à l’opération Goldflake au début de 1945. Promu quartier-maître, en 1946 Michel Cherrier fait ensuite campagne sur le croiseur Suffren en Indochine, période marquée par un séjour en Chine, un duel contre une batterie côtière Vietminh ou encore l’opération François entre Tourane et Hué. De retour en métropole, démobilisé, le jeune boulanger retrouve Caen dévasté à la fi n des années 1940…