Août 1914, la carrière d’André Mare est en plein essor : peintre et décorateur reconnu, familier des avant-gardes, il déborde de projets. Mobilisé, il prend sa boîte d’aquarelle et un carnet qu’il protègera comme son bien le plus précieux : un support de témoignage et un antidote contre l’horreur.
Par le dessin et la narration, André Mare résume, au fil de dix carnets, la petite et la grande Histoire : celle de l’artilleur puis du camoufleur engagé dans une industrie du trompe-l’œil. Ce moment de l’histoire de l’art dévoile une subtile relation entre les artéfacts cubistes et les stratégies guerrières. Parallèlement, les lettres détaillées à son épouse, Charlotte, révèlent son for intérieur et ses espoirs placés dans le futur.
Du jeune Normand rebelle au décorateur Art déco dont les suites de la guerre minent la santé, le destin d’une vie apparaît, et au-delà, celui des artistes au front, hantés par leur survie. S’y mêle le destin de l’amitié unissant André Mare et Fernand Léger, c’est-à-dire leur passion viscérale commune de l’art et du terroir.