LA MÂLE-MORT ENTRE LES DENTS

Disponible
Nombre de pages : 288
Dimensions : 136 mm x 175 mm
Poids : 300 gr
Prix : 19.50 €
Livre broché
EAN : 9782362292699
Distributeur : HARMONIA MUNDI LIVRE
Nombre de pages : 288
Dimensions : 136 mm x 175 mm
Poids : 300 gr
Prix : 19.50 €
Livre broché
EAN : 9782362292699
Distributeur : HARMONIA MUNDI LIVRE
Auteur(s) : Fabienne JUHEL
Editeur(s) : BRUNO DOUCEY
Collection : SUR LE FIL
Date de parution : 2 janvier 2020
Genre(s) : LITTÉRATURE GÉNÉRALE
Langue(s) du texte : Français
"Tu n’es pas venu ici pour te battre. C’est l’affaire des soldats, des gens du métier, des patriotes, des républicains. Toi, c’est autre chose qui t’amène.
D’abord, il te faut ramener Aimé à la maison ; ensuite, tenir un feuilleton sur Conlie. Raconter l’enlisement de plus cinquante milles Mobiles bretons dans l’attente d’une hypothétique bataille du Mans.
Pour l’instant, il te faut étudier le terrain, parler avec les soldats. Collecter leurs paroles, leurs mots, surtout ne pas les trahir – la trahison, les hommes n’en peuvent plus ! (…)
Tu voudrais, toi, le poète, que l’on sente la vermine grouiller entre les syllabes. Que l’ont voie l’ergot de mort fleurir dans les bouches, la mâle-mort entre les dents. Tu voudrais des mots qu’ont de la gueule.
Mots crus, vécus, poussés vent debout.
Paroles de soldats dans leur trou de boue. Paroles d’indigènes bretons. Borborygmes de soudards d’une République qui ne leur fait pas confiance."
D’abord, il te faut ramener Aimé à la maison ; ensuite, tenir un feuilleton sur Conlie. Raconter l’enlisement de plus cinquante milles Mobiles bretons dans l’attente d’une hypothétique bataille du Mans.
Pour l’instant, il te faut étudier le terrain, parler avec les soldats. Collecter leurs paroles, leurs mots, surtout ne pas les trahir – la trahison, les hommes n’en peuvent plus ! (…)
Tu voudrais, toi, le poète, que l’on sente la vermine grouiller entre les syllabes. Que l’ont voie l’ergot de mort fleurir dans les bouches, la mâle-mort entre les dents. Tu voudrais des mots qu’ont de la gueule.
Mots crus, vécus, poussés vent debout.
Paroles de soldats dans leur trou de boue. Paroles d’indigènes bretons. Borborygmes de soudards d’une République qui ne leur fait pas confiance."
