« On jouera de la musique, mal ou bien, mais fort, on dira du mal des absents, on chantera quelques chansons et on déclamera des poèmes dans toutes les langues du monde, de préférence en français, en italien et en russe. On s’enlacera aussi, à mesure que les verres se videront. » Qui était Hélène d’Oettingen, née Miontchinksa, en Ukraine, avant de devenir une des plus brillantes figures de la Belle Époque ? Amoureuse de l’avant-garde, peintre, poétesse, romancière, femme passionnée, elle fut à la fois muse et mécène, dotée de plusieurs pseudonymes – et vivant tout autant de vies. Derrière chacune, une seule et même personnalité hors du commun, aujourd’hui méconnue.

Habité par le souvenir des récits de son arrière-grand-père, imprimeur d’art, qui fut son contemporain et son ami, Thomas Snégaroff est parti à la recherche du destin de cette mystérieuse exilée, qui finit sa vie dans l’anonymat et la pauvreté. Au fil des pages de cette enquête intime et littéraire, à travers une époque foisonnante et cruelle, son obsession devient la nôtre. Et ce faisant il nous plonge dans le Montparnasse bohème du début du XXe siècle, où Hélène et son cousin et amant, Serge Férat, côtoient Apollinaire, Modigliani, Max Jacob, le Douanier Rousseau… entre les ombres et les lumières d’une vie de liberté.

L’auteur : Né en 1974, Thomas Snégaroff est journaliste sur France 5 (C politique) et historien. Il est l’auteur de plusieurs essais sur les États-Unis, et d’un roman, Putzi (Gallimard, 2021) qui a rencontré un grand succès critique et de librairies.