Un fils apprend au téléphone le décès de son père. Ils s’étaient éloignés, un malentendu, des drames (un jeune frère mort accidentellement, la mère, elle des suites d’un cancer), puis des silences, et la distance alors infranchissable. Désormais que l’absence a remplacé le silence, le fils revient à Trappes, le quartier de l’enfance, pour veiller avec ses sœurs sur la dépouille et les affaires du défunt. Tandis qu’il débarrasse l’appartement, il découvre dans un recoin, cachée, une enveloppe épaisse contenant quantités de cassettes audio, chacune datée et portant un nom de lieu. Il écoute, entend la voix de son père s’adressant à son grand-père resté lui au pays, le Maroc. C’est la voix alors d’un fils racontant sa vie en France, son histoire, année après année. Notre narrateur décide alors de partir sur les traces de ce taiseux dont la voix semble comme ressurgir du passé. Du Nord de la France, des mines et de l’immigration marocaine des Trente Glorieuses, des usines d’Aubervilliers à l’aventure musicale des scopitones, des maraîchers du sud aux Harkis réfugiés en Camargue. Au terme de ce voyage, il entend la voix de ce père et l’histoire de ses silences qui ne le furent qu’après avoir traversé l’Histoire et ses drames.

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Après le succès de Voyage au bout de l’enfance, accompagné d’une très belle réception presse et librairie, Rachid Benzine revient au roman avec Les Silences des pères, un de nos enjeux de la rentrée littéraire.

Un grand plaisir de lecture.