À cette époque, son parti, le Parti Communiste Français (PCF), ainsi que le journal L’Humanité, qu’il dirige depuis 1918 et qui fut fondé par Jean Jaurès, dont il fut l’un des compagnons, ont été interdits à la suite du pacte germano-soviétique d’août 1939. La France est en guerre. Marcel Cachin traverse cette période avec quelques remous avant de réapparaître au grand jour à la Libération.

Marcel Cachin est surtout connu pour avoir été l’un des principaux fondateurs du Parti Communiste Français, à la fin décembre 1920, lors du Congrès de Tours. Il venait alors de passer une trentaine d’années au sein du parti socialiste SFIO. Il en passera à peu près autant dans ce nouveau parti, né de l’Internationale communiste de Moscou.

Député, sénateur, Marcel Cachin jouera un rôle politique important — pour le meilleur, notamment par son engagement anticolonialiste, mais aussi pour le pire, en raison de son alignement stalinien. Il n’en oubliera jamais pour autant sa Bretagne natale, se faisant un ardent défenseur de la langue bretonne. Cachin savait que la Bretagne était plus qu’une simple province. Cela ne fait pas de lui un nationaliste breton, ce serait excessif, mais bien un défenseur lucide et engagé de la cause bretonne. Dans les années 1930, il fonda l’association Les Bretons Émancipés et son journal War Sao ! (Debout !).

C’est cette histoire de colères, de passions et de tragédies que raconte ici Georges Cadiou.